Location: France
Gwen Gerard is born in Nantes.
After a disappointing experience at the art studio: Met Peningehn in Paris, she joined the faculty of St. Charles Paris I, where she studied with Michel Journiac.
In the mid eighties, she began to show in alternative spaces (Génie de la Bastille, Art Cloche etc. ..), Paris galleries (Space Trans-Art, Gallery Arthur) and international fairs ("Art Jonction" in Nice ,"Linéart" in Gend).
Then in 1991, Gwen Gerard moved for twelve years in Chicago USA, her work, while focused on painting will then be directed towards the volume and installation. During this period she participated in multiple events (Around the Coyote) and continued to show in galleries like Klein Artworks, Mindi OH, Beret International, World Tattoo ... etc. She was represented by the gallery IDAO and maintained close relations with the French Cultural Services in Chicago, which supported her work and especially in her project "Turning" in 1999 with the piece the "Exit Ferris Wheel".
In 2002 's she is back in the south of France where she realizes more and more projects in Situ as "De Retour" in Celles , "Il Etait Une Fois" in Aniane or "Live-Motif" in Octon. She participates in art events such as Le Manif in Nîmes, the Biennale des Batardises in Landeronde-Vendée or the biennale "l'Altérité , 2012" in Cachan fr.. Since Gwen Gérard stays in touch with the artistic community of Chicago and is involved in the project "Transom" with artists like JB Daniel.
Alongside her career as an artist, Gwen Gerard is an art therapist with people mostly melancholic and participates in the creation of the association TriplAAA.
La folie et la grâce
Notes sur une installation de Gwen Gérard
Entrer. C’est d’abord l’écran. Puis l’image en retour, un duel d’ombres s’engage, celle qui sourd, à basse intensité, attend, juste et sobre contour, sans grains, sans traits, sans je, sans voix, et la vôtre, qu’on imagine passée au tamis du lin, de son sable de lumière, à contre-sens et contre-temps de sa courbe spectrale, passée, déjà, de l’autre côté du miroir, et en allée butter sur les capitons, les cerceaux blancs qui servent à tenir les débords improbables du corps, ou sur la pièce à sons.
Et douze apôtres de lumière. Leurs têtes de coptes fatigués. La grâce en chacun d’un aleph improbable. Chaque lueur est un nom. Et les mémoires ? Il y a douze apôtres, mais quatre évangiles. Il y a douze lanternes, et quatre paroles. Quatre canons de l’enténèbrement. De la plus grande singularité. C’est qu’on encamisole rudimentaire quand trop de singulier se met en vibration. Un vrai bourdon, parfois, un territoire sans marque, une erre infinie.
Et s’installe soudain ce paradoxe sous l’œil, celui de la tête folle et de sa mousseline, des pensées agitées, des phases fébriles et de leur douce somnolence, une et leur multiple, du bruit, de la violence, de sa logique privative, du langage séquestré. Thème – et preuve de la difficulté. Comment nommer ? Les catégories s’arrangent pour ombrer, comme elles cherchent à localiser. L’ombre, elle, quand on est au piémont de l’âme, donne à voir. Elle est survie projetée. Croyance, au moins, du survivre. Ou de la métamorphose. Celle qui dans le caillou craint le minotaure. Dans le moineau anticipe le tonnerre. Dans l’air disperse les cendres. C’est le pari sans métaphore de ces capsules, de l’anti-forme de ces doublures, leurs filandres, leurs sangs cardés. Quatre, cette fois, comme il y en a trois ailleurs qui ont la grâce d’une renaissance. Trois corps contourés et pleins en torsade : les cariatides du miroir rouge. Le cri, et les chuchotements. Les sœurs, et ce tesson qui passe et lacère l’intime. En pleine lumière. Et on ne voit pas. Et puis ces quatre femmes-fil, dans leur ombre. Explore-t-on leur symbole ? Leur expansive minimalité ? Femmes flottantes et murales dans le même temps, dont on reste à investiguer la pulsion. La façon dont ça se noue dans leur dos. Les points de repli. Leurs broderies. Le soin et le vertige. Comment le sang leur coule.
Un transfert, un agencement. Eva Hesse et Georges de La Tour. Leur rencontre de jute. Ou de lin. D’autres noms viennent aussi. Mais les figures sont en absence. Elles dérivent, flux, immatériel sonore retenu par la projection. Comme une chambre à fantasme. Un coffre à secrets. Une tête hermétique et tant peuplée. Son, sang, sable : les qualités premières de ceux qui partent.
Encore ceci. Un schéma mystique, sans le support de foi. Umbrae est à l’homme, ce que lumen est à l’ange, lux à Dieu – et tenebrae à l’animal. Un déplacement.
Dans l’ombre n’a pas d’antithèse.
Nycéphore Burladon
1/03/2012
-12 Mémoires-Lanternes de 44cmx44cmx44cm : tissu de coton épais et tarlatane – fil à broder – aluminium – lampe.
Douze cubes en aluminium habillés de tissu en coton blanc cassé dans lesquels l’ombre portée du visage de l‘artiste Gwen Gérard à l’échelle 1, a été évidée sur deux côtés : face et dessous puis remplacée par un morceau de tarlatane. L’extérieur face du cube est recouvert d’un morceau du même tissu . Un éclairage interne laisse apparaître les silhouettes évidées sur le sol et transparaître les ombres de face sur lesquelles apparaissent des coutures de reprise en diagonale et des zones délimitées par des fils rouges.
tente en coton épais – tarlatane- fil à broder- système sonore – lanterne rouge électrique- bois – fer- 2mx1m85x2m50
“Une tente close” en tissu épais de coton blanc cassé de 4 côtés égaux (1mètre 85 de largeur 2 mètres 60 de haut chaque). Le côté face est une tenture dans laquelle a été découpée à échelle1m80x1m60 les contours de la peinture des Trois Grâces de Raphaël. Le morceau de tissu manquant a été remplacé par une pièce de tarlatane blanc- cassé cousue au coton épais de la tenture ce qui permet une vision au travers. Du côté opposé, une ouverture rend l'intérieur de la tente accessible. Une source d’éclairage rouge, en forme de lampion placée au centre de la tente, donne à celle-ci l’aspect d’une lanterne rouge géante et permet la projection de l'ombre portée rouge des trois Grâces dont l'échelle respecte la taille moyenne d'une femme c'est à dire environ 1 mètre soixante cinq . Une moquette rouge est disposée à l‘entrée et à l ‘intérieur de la tente. l ‘enregistrement d‘une respiration se déclenche lors de l'entrée du spectateur dans la tente .
Quatre camisoles en coton blanc au patron du siècle dernier affichent quatre termes brodés: «Ambivalence-Bizarrerie- Impénétrabilité et Détachement». Ils sont les quatre termes médicaux,toujours d‘actualité, définissant l’aspect dissociatif de la schizophrénie. Exposées de face, au dessus du regard, les manches croisées dans le dos, les camisoles sont reliées par un ruban de contention dessinant des paraboles s’arrêtant à 10 centimètres au dessus du sol . Le titre « Camisoles Double Dutch» met ces liens en rapport à ces jeux de cordes à sauter double au style croisé. Les liens de ces camisoles au lieu de contenir, maintiennent en apesanteur. La bibliothèque vide à l’arrière plan appartenant à la salle d'exposition est, ici, mise en situation et souligne la classification irréversible de ces termes d'une littérature d'un autre temps.
Ensemble de quatre portraits de femmes en ombre portée de fil à broder rouge sur un vêtement sans manche en tarlatane à l‘échelle des :« Camisoles Double Dutch ». : elles peuvent s'y apprêter comme des doublures . Chaque point dessinant les contours de ces portraits est constitué d‘un fil d'une longueur de 80 cm relié à un tambour à broder fixé au mur. le vêtement en tarlatane, lui, est suspendu dans les airs par des fils de nylon. Ces 4 femmes ont toutes, à un moment de leur vie, connues l'épreuve de la mélancolie: état où l'identité comme arrachée "se délie" de toute communication.
Projection d ‘une vidéo « A Cor » de 4 minutes sur une structure cubique vide, sur roulettes en tissu blanc cassé de 2mx 1m85x o,75m. Sur le côté face, l’ombre portée des trois Grâces a été découpée et remplacée par un morceau de tarlatane . La luminosité de la projection permet une lecture de l'image sur deux faces tout en laissant transparaitre l'ombre des trois Grâces de Raphaël .
“ Dans l'Ombre: Vue générale ”
Gwen Gérard dans l’exposition «Dans l’Ombre», ayant lieu 21/10 au 27/11 à la salle d’exposition du village des Arts d’Octon, explore l’ombre: ce double ténébreux, témoin de source de lumière et présente cinq installations exécutées entre 2009 et 2011: «Vis à Vie», «Camisoles Double Dutch», «Doublures», «Lanterne Rouge» et «Grâce de Troie». Pour habiller ce thème Gérard choisit de nous plonger dans une pénombre faite de tentes, d'ombres, de tissu brodé, de son, de vidéo, d’éclairages et d’alto. D’esprit nomade,toutes ces installations voyagent facilement. Volumineuses mais démontables et légères, elles sont transitoires, de passage et suivent le rythme des mouvements de l’aiguille de la brodeuse, de l’archer de la joueuse d’alto et celui la respiration lente et inconsciente du dormeur.
Ces installations nous promènent entre ciel et terre, à cet instant fragile où le réveil vous surprend,suspend le temps et rend l'univers familier de votre chambre plus étrange que celui de vos songes. Si la brodeuse transperce l’étoffe et clôt l‘espace, la lumière elle, le transperce et l’anime. Se jouant des paradoxes l’ombre ici, vient du vide, l’absence devient présence et les dispositifs fragiles.donne à l’ensemble de la force tout de “Cris et Chuchotements”.